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  • Mélanie Mathieu

L'impact du taux d'intérêt sur les revenus, dépenses et marges bénéficiaires

Nous constatons présentement beaucoup d'inquiétude des producteurs, faisant face aux taux d'intérêts élevés, alors nous avons choisi de répondre à quelques-unes de vos questions à travers ce blog:

Est-ce que la hausse des taux est terminée ou non?

Question existentielle que beaucoup de producteurs se sont posés au cours de la dernière année, puis suit tout de suite après :


Est-ce que je choisi un taux fixe ou non et quel terme choisir?

Quand on vit une hausse importante du taux d’intérêt et que le futur est incertain, il est tenant de fixer le terme pour 2-3 ans pour se sécuriser.

Certains directeurs de comptes vous diront de choisir des termes différents, afin de ne pas renouveler tous vos prêts la même année. C’est une bonne pratique, conservatrice.

D’autres vous diront de prendre toujours le taux 1 an. C’est aussi une bonne pratique, mais plus audacieuse.

Historiquement, avoir un taux avec un terme de 1 an ou un taux variable permet de faire des économies comparativement à toujours prendre le terme 5 ans.  Pourquoi?

Le taux 1 an monte plus vite mais redescend plus vite aussi. Par exemple pour un prêt de 1M$ qui se renouvelle aujourd’hui.

Taux 1 an : 7.84%

Taux 5 ans : 8.84%



Cela peut représenter une économie de 50K$ au bout de 5 ans.  Cependant, si on vous offre un taux promotionnel à 6.84%,  alors il n’y a pas d’économie, à moins que la banque du Canada diminue drastiquement le taux directeur.

 

Dans les faits, la réponse réside dans la capacité à supporter le risque de l’entreprise.

Une jeune entreprise qui n’a pas accumulé de surplus générés, ou autrement dit un bon fonds de roulement, ne peut se permettre une année où la couverture de la dette sera insuffisante. Elle doit miser sur la stabilité du taux long terme et croiser les doigts d’avoir un taux promotionnel.


En revanche, une entreprise qui a connu plusieurs bonnes années et a su bien gérer ses liquidités, elle sera en mesure d’avoir quelques années déficitaires permettant de supporter des taux d’intérêt élevés pendant quelques années.

Il faut voir aussi quel sont les options disponibles :

1-       Quel sont les liquidités excédentaires de l’entreprise ou de ses dirigeants?

2-       Est-ce possible de réamortir la dette?

3-       Est-ce possible de refinancer en injectant un montant dans le fonds de roulement en cas de besoin?

Si aucune de ces options est disponible, il faut alors jouer de prudence dans le choix du terme et adopter une philosophie où les échéances sont réparties dans les années, afin d’avoir une meilleure stabilité au niveau du taux global de l’entreprise.

Autres points à ne pas négliger, les taux d’intérêt jouent un rôle crucial dans l’économie de l’entreprise et ont un impact significatif sur les décisions d’investir ou non.

Les taux d’intérêt peuvent affecter la rentabilité des exploitations agricoles, en modifiant les coûts d’emprunt et par effet indirect, les prix des intrants. Les agriculteurs doivent surveiller attentivement ces fluctuations pour prendre des décisions éclairées.


Pour un agriculteur, les taux d’intérêt ont un impact significatif sur les dépenses et les revenus. Voici quelques exemples :


Dépenses :

  1. Coût de l’emprunt : Lorsque les taux d’intérêt augmentent, emprunter de l’argent devient plus cher. Les agriculteurs qui ont besoin de financer l’achat de terres, d’équipements ou d’autres intrants devront payer des intérêts plus élevés sur leurs prêts;

  2. Changement des coûts d’exploitation : Les taux d’intérêt plus élevés peuvent entraîner une augmentation des coûts d’emprunt pour les intrants tels que les semences, les engrais et les pesticides;

  3. Diminue la capacité à moderniser leur exploitation, à améliorer la productivité ou à se diversifier.


Marges bénéficiaires :

  1. Réduction des marges bénéficiaires : Si les revenus ne suivent pas l’inflation comme c’est souvent le cas en agriculture et que les charges financières sont plus élevées, ils restent moins d’argent pour faire les paiements en capital sur les prêts.


Si notre entreprise, qui renouvelle son prêt de 1 M$, avait fixé un terme 5 ans de 2.5%, et bien aujourd’hui, avec un terme 1 an de 7.84% c’est plus de 50K$ en intérêts seulement pour la première année.

Si l’entreprise a une marge bénéficiaire de 20%, elle doit générer au-dessus de 200K$ de revenus supplémentaires.

Dans un contexte agricole où le pouvoir de négociation est inexistant, il est difficile de générer des revenus supplémentaires sans augmenter la production. Quant à couper les dépenses, pour améliorer la marge bénéficiaire, cela peut être difficile si l’entreprise est déjà efficace. Passez d’une marge bénéficiaire de 20% à 25% ne se fait pas souvent en criant ciseaux.

Il reste alors le congé de capital sur tout ou une partie des prêts, le temps de mettre en place des solutions.


Vous souhaitez en savoir plus, contactez-nous!

 


Vos prochaines publications

Dans la prochaine publication d'avril 2024, nous parlerons:

  • Coût de revient production vinicole






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