À vos marques, prêts...Évaluation et planification de votre production 2026?
- Mélanie Mathieu
- 28 août
- 4 min de lecture

Bien que Statistique Canada (Références : www150.statcan.gc.ca) évalue que les ventes et reventes de plantes ornementales de serre ont augmenté de 8,3% en 2024, je ne suis pas certaine que votre jardinerie en ait profité l’an passé. En effet, l’étude sur les parts de marché du secteur ornemental en 2024 (Marcon; réf.www.quebecvert.com) démontre une migration des achats des consommateurs vers les grandes chaînes. L’an passé, 63% de la production a été vendu dans une grande surface versus seulement 17% en jardinerie.
En plus, avec le printemps pluvieux, la saison 2025 n’aura pas été plus réjouissante. Donc, avant de faire vos achats pour la saison 2026, un temps d’arrêt s’impose pour éviter de faire plus de compost que de profit.
Cette année, le mois de septembre n’indique pas seulement la rentrée scolaire, mais bien l’évaluation de la saison de production qui vient de passer et la planification de la prochaine.
Êtes-vous prêts?
Premièrement, il vous faut des chiffres. On ne peut contrôler ce que l’on ne mesure pas!
Avez-vous votre mix de vente? Savez-vous les quantités vendues par catégorie (annuelles, fines herbes, légumes, etc.) et/ou par la grosseur des pots? Idéalement, vous devriez avoir les quantités vendues par types d’annuelles. Plus vous avez d’informations sur vos ventes, plus il sera facile pour vous de planifier vos achats et votre calendrier de culture.
Regarder ses ventes par produit, à tête reposée, est le meilleur outil de planification que vous pouvez avoir. À quoi ça sert de produire 10 000 pots de 4 pouces de Géranium (brocade) Wilhelm Langguth si vous en vendez 1000 en mai-juin et liquidez le reste au mois d’août? Ou pire encore, si vous le mettez au compost!

Dis-moi ce qu’il y a sur ton tas de compost et je te dirai quoi produire! 😊
Si vous avez bien écouté votre comptable, vous savez qu’un poste de vente dans votre système comptable et que votre vielle caisse enregistreuse ne peuvent pas vous sortir de rapports de ventes, vous devez analyser votre tas de compost.
Vous devez regarder froidement ce que vous avez jeté en fin de saison. Tout ce qui est là devra être coupé de votre production 2026!
Produire juste assez!
À partir de ce que vous avez réellement vendu cette année, ajoutez un certain volume pour prévoir les pertes. En fait, connaissez-vous votre taux de pertes?
Si vous pensez que vous êtes meilleur qu’en réalité, vous allez manquer d’inventaire.
En revanche, si vous le surestimée, il va y avoir de l’inventaire à jeter. L’inventaire jeté ne coûte pas cher en intrants, mais plutôt en temps! À 25$ de l’heure, cela peut représenter plusieurs milliers de dollars perdus en temps d’arrosage, de nettoyage et de déplacement de la marchandise invendue.
Votre objectifs 2026, ne jeter ou liquider aucune plante qui pourrait avoir été vendue c'est-à-dire du beau stock!

Basé sur votre production, vous pourrez plus facilement effectuer un exercice de planification financière et un budget prévisionnel:
Revenus :
À partir de votre production et des prix de ventes prévus, vous serez en mesure de faire une prévision de revenus de production auxquels s’ajouteront les autres ventes de végétaux (achats-reventes) et les ventes de matériaux inertes, ou toutes autres ventes de produits connexes. Vous basez sur l’année 2024 et 2025 pour ces revenus est une bonne évaluation.
Dépenses :
En fonction de ce que vous voulez produire, vous pouvez évaluer dépenses de production (pots, semences, boutures, terreaux, engrais, phytosanitaire, etc.).
Selon vos ventes d’autres végétaux, vous savez ce que vous devez acheter et leur coût, de même que pour les produits inertes.
En soustrayant ces dépenses de vos revenus potentiels, vous obtiendrez votre marge brute de production, ou ce qui vous reste pour payer vos autres frais d’opérations et de frais fixes.
La marge brute devrait être positive!

Par la suite, basée sur 2025, détaillez vos frais fixes, incluant les dépenses d’entretien et de réparation et les frais de mise en marché, autres que la main-d’œuvre.
La main-d’œuvre prévue selon votre plan de production et les heures d’ouverture de votre centre jardin, incluant les retenus à la source et tous les frais reliés aux travailleurs étrangers, doivent être pris en compte.
Qu’est-ce qui reste?
Est-ce qu’il vous reste suffisamment d’argent après voir tout payé, pour faire vos paiements de dettes, ou vous rémunérez si vous n’avez pas tenu compte de votre salaire dans vos prévisions?
C’est important de connaitre la réponse avant de commencer votre saison et même de planifier vos achats.
Cela permettra de vous réajuster, de revoir le calendrier d’arrivée et de départ des travailleurs étrangers, de trouver des alternatives à certaines plantes plus coûteuses ou difficiles à produire, de réduire le nombre de formats pour avoir plus de volumes de certains pots et aller chercher des escomptes de volume.
En période difficile ou de contraction de marché, la panification, c’est la clé.
Une dernière chose, tenez-vous-en au plan!
Évitez de vouloir remplir la serre au bouchon, vous êtes passionnés, vous faites de beaux produits! C’est dommage si ça se termine en liquidation ou sur le tas de compost.
Mal de tête en perspective?
Tous ses chiffres vous donnent mal à la tête? Apportez-les-nous! On va démêler ça pour vous et vous aider à retrouver votre profit pour la saison 2026!

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